Le No-Code est-il un « phénomène de mode » ?

Pensez-vous encore que le Citizen Development et les plateformes Low-Code & No-Code (LCNC) sont un « phénomène de mode » ?

Vont-ils vraiment impacter le développement des outils numériques et des applications dans les entreprises ? 

La question n’est pas « Est-ce que cela va vraiment transformer le développement d’applications dans les entreprises ? » mais « Quand et comment ? »

Les chiffres annoncés par le Cabinet Gartner et désormais connus par les acteurs de l’écosystème LCNC peuvent surprendre :

• 65% des activités de développement seront réalisées avec des plateformes LCNC d’ici 2024,
• 75% des entreprises utiliseront au moins 4outils LCNC d’ici 2024.

Il suffit d’expérimenter ces plateformes pour se rendre compte de leur intérêt. Les utilisateurs sont exonérés de la complexité technologique grâce à ces plateformes. La rapidité et la facilité pour réaliser et mettre en production une solution web sont étonnantes.

La question « Quand et comment ? » pour les entreprises est alimentée par deux principaux points :

• Le premier concerne les réticences et parfois les résistances, similaires à celles rencontrées par l’adoption et le déploiement du Cloud et du SaaS,
• Le second est lié à la difficulté à y voir clair et à se projeter, c’est en lien avec la profusion de plateformes et d’acteurs dans l’écosystème Low-Code et No-code, due à la forte attractivité et au fort dynamisme du marché.

Pour le premier point, c’est normal puisque :

• cela vient perturber l’ordre établi, challenger les rôles et les responsabilités ainsi que modifier les besoins en compétences dans les entreprises,
• les entreprises souhaitent ou ont encore besoin de maitriser ce qui est technologiquement masqué par ces plateformes.

La relative facilité de prise en main de ces outils no-code et low-code par des utilisateurs non informaticiens donne lieu à une rapidité d’appropriation et une facilité d’utilisation. Celle-ci peut alimenter la tentation de vouloir répondre à tous les besoins sans même solliciter les équipes IT de l’entreprise (quand elle en a).

Un risque est donc, comme cela a été et est encore le cas avec Excel, que les experts métiers réalisent par eux-mêmes ou fassent réaliser ce dont ils ont besoin, sans cadre, sans support ou même sans information des équipes IT. Cela deviendrait du Shadow IT.

Pour le second point, étant donné la rapidité de l’évolution des technologies, il s’agit de faire les meilleurs choix pragmatiques, en lien avec le contexte de chaque entreprise et les critères liés aux besoins des projets et aux compétences souhaitées et disponibles.

Il y a donc de nombreux points d’attention pour pouvoir choisir et utiliser à bon escient ces plateformes dans les entreprises et réaliser des applications bien intégrées dans leur système d’informations et leurs process.

Au-delà des nécessaires phases de découverte et d’expérimentation, il doit donc s’agir d’une démarche d’entreprise pour permettre l’adoption et le déploiement des outils et des méthodes qui permettront de donner la liberté et la confiance nécessaire aux équipes métiers tout en respectant les exigences de l’entreprise.

Il m’apparait essentiel de voir qu’il s’agit d’une formidable opportunité de développer les compétences numériques des équipes dans l’entreprise. Elles leur permettront de proposer et mettre en place les améliorations qu’elles voient dans leur travail et de répondre aux besoins de leurs clients.

Cela contribuera ainsi à développer l’épanouissement et l’employabilité des équipes dans leur métier, impacté par le numérique.

Ainsi, pour l’entreprise, au-delà des impacts positifs sur la performance opérationnelle et la capacité d’innovation, cela contribuera à augmenter également son attractivité.

‍